Le mot du Président
Millénaire est Jouy-le-Châtel, donné vers 978 à l’abbaye de Saint Martin de Tours par Richilde, mère de Thibaut le Tricheur, puis réintégré au domaine des Comtes de Champagne avant de faire partie du domaine royal en 1284 lors du mariage du prince capétien Philippe, futur Philippe le Bel, avec Jeanne 1ère de Navarre.
En 1030, les joviciens, depuis leur place fortifiée de hautes murailles, permettent à Eudes II de Blois, comte de Champagne de vaincre Conrad II le Salique, empereur romain germanique. Eudes leur consentira des privilèges séculaires.
Depuis neuf siècles, depuis le premier âge gothique (1130-1230), l’église Saint-Aubin se dresse au centre de l’orbe que dessinaient les remparts de Jouy, aujourd’hui « Fossés ».
Jouy et Saint-Aubin ont eu écho des Croisades, connu les Foires de Champagne, subi la Guerre de Cent ans, les ravages des Grandes Compagnies, des Jacqueries, des guerres de religion, des Lorrains, la Révolution, la guerre de 1870 et les deux guerres mondiales.
Les épidémies de peste noire, de choléra, le « petit âge glaciaire », l’ont dépeuplé et anéantissant les cultures vivrières, l’ont affamé.
Pour vingt générations de joviciens, le clocher de Saint-Aubin a sonné le tocsin des guerres et du feu du ciel ainsi que le glas des funérailles.
Pour vingt générations de joviciens, le clocher de Saint-Aubin a carillonné neuf cent fois Noël et Pâques, chaque mariage et chaque naissance.
Pour vingt générations de joviciens, le clocher de Saint-Aubin a sonné trois fois par jour l’Angélus, scandant travail et repos, a appelé aux messes quotidiennes et dominicales, basses ou chantées.
Patrimoine des joviciens, Saint-Aubin porte les traces des travaux d’entretien, de restaurations, d’agrandissement de chaque siècle. Saint-Aubin est un livre ouvert, offert à l’observation de chaque jovicien.
C’est dans le sillage des fabriciens, des paroissiens, des donateurs, des restaurateurs, des édiles qui sont parvenus à nous transmettre ce patrimoine aussi imposant que fragile que les Amis de Saint-Aubin s’inscrivent.
Les Amis de Saint-Aubin ont la volonté de contribuer à la sauvegarde et au rayonnement de Saint-Aubin par la sollicitation de subventions spécifiques aux associations, par la participation à diverses manifestations publiques et par l’inscription dans un réseau d’associations de même objet.
C’est pourquoi, le nombre de nos adhérents fondera notre force de conviction auprès de ces organes et organismes comme auprès de donateurs.
Donner à mesurer la profondeur et la grandeur de l’histoire de l’édifice et du village à la lueur des traces discrètes ou patentes de nos lointains ou proches prédécesseurs, éveiller la fierté d’adhérents divers pour cet édifice qu’on a trop longtemps dit « peu remarquable », recueillir et diffuser leurs témoignages et documents inédits, bref, restaurer Saint-Aubin, dans tous les sens du terme, voici le but que nous poursuivons.