Pourquoi ?
Un jour, dans un lieu familier, vous saute aux yeux ce qu’auparavant, recueilli, vous ne regardiez pas.
Vous vous attardez sur des images et des objets que vous reconnaissez, mais que vous voyez d’un autre œil, qui vous disent avoir été offerts, admirés, priés, par des êtres chers à vous et à d’autres, mais qui ne sont plus.
Vous êtes dans une maison commune à plusieurs générations de maintes familles. Vous êtes dans le seul édifice qui subsiste de leur profond passé.
Alors le brouillard du temps se dissipe, les questions se pressent, les dates s’incrémentent, la tentative d’identification s’amorce, des liens se tissent, des significations émergent, des intentions se font jour.
Des traces stylistiques deviennent patentes. Vous lisez un grand livre de pierre, de verre et de bois.
Tout n’est pas certitude, mais hypothèse plausible documentée.
Comment ?
La méthode consiste à recouper parallèlement et intégralement les archives municipales, départementales et nationales ainsi que les productions des sociétés d’histoire et d’archéologie locales et les fonds anciens des bibliothèques.
Il convient de repérer les lieux dans la cartographie locale, régionale, nationale de la plus ancienne à la plus récente.
Les dictionnaires étymologiques permettent de dater les usages et glissements de sens de la langue.
La lecture d’ouvrages historiques locaux, rédigés par les générations antérieures, la visualisation de films documentaires, la fréquentation des musées dédiés, le suivi de l’actualité en matière de restaurations d’ouvrages classés complètent l’information générale.
Bien évidemment l’expertise d’architectes du patrimoine ainsi que d’hommes de métiers, d’artisans d’art, permet de poser des jalons et de trancher entre des hypothèses.
La tâche est grande mais les outils de recherche contemporains accélèrent aujourd’hui grandement les recherches et les découvertes.
La tâche est grande mais l’énergie d’un travail d’équipe associative l’est tout autant.
Isabelle Denant – Secrétaire