Le clocher, du 13e siècle, abritait à l’origine deux cloches. Il est situé à l’angle nord-ouest de l’édifice dont il surmonte la 1ère travée et est desservi par une tourelle d’escalier qui l’accote.

Photos 2024.

On remarquera que le clocher est desservi par une tourelle qui abrite un escalier tournant de pierre.

Les abat-sons, disposition rare, sont chacun constitués d’une dalle monolithique de schiste

À quatre versants couverts d’ardoises, il est terminé par un faîtage à deux épis, surmonté, au sud, de la croix et du coq et au nord, d’une pointe paratonnerre. Le nouveau coq a été installé le 19 juillet 2023 après avoir été béni par Monseigneur Nahmias, évêque de Meaux.

Les coqs de 1959, 1988 et 2023.

La cloche

Si l’on ignore le nombre de cloches que portait à l’origine le clocher on trouve cependant quittances pour deux cloches au 18ème siècle :

  • Le 7 octobre 1728, à Jacques Gaudineau , 150 livres pour la fonte de la grosse cloche,
  • Le 10 septembre 1789, aux sieurs Gaudineau, trois cent soixante dix-huit livres et dix sols pour la petite cloche.

Ces cloches seront fondues à la révolution.

Le saviez vous ?

La période de la Révolution française fut, pour l’art campanaire, une période réellement dramatique. Pus de 100 000 cloches – dont certaines fort anciennes – ont été fondues pour être transformées en monnaies ou en canons !


” La Municipalité de Jouy-le-Châtel a déposé à l’administration du district de Provins, deux mille neuf cent vint-trois livres de mette provenant de deux cloches de la commune de Jouy, suivant le reçu à elle donné par les citoyens administrateurs, du neuvième jour de la dixième décade du premier mois de l’an II (17 février 1794).”

Recherches Historiques sur la Brie, Édouard de Silvestre, 1877

La cloche actuelle date de 1889 et est signée FARNIER FRERES FONDEURS A ROBECOURT VOSGES.

Avec ses 128 cm de diamètre c’est la plus grande du canton de Nangis.

Elle se distingue principalement par une profusion d’ornements très finement venus de fonte.

A hauteur de quatre lignes de texte, un buste du Christ, avec « LE TRES SAINT SAUVEUR ».
Enfin sur la patte, un double cordon d’entrelacs avec sept croix.

Rappelons que, lors de la bénédiction d’une cloche, le Pontife doit tracer avec le saint chrême sept croix extérieurement, et quatre croix intérieurement, sur la cloche à bénir. Il est de pratique courante, aujourd’hui, de faire venir de fonte, les sept croix extérieures. Ici, c’est le plus ancien exemple que nous connaissions.

L’escalier

Vu du haut. En lumière naturelle car le clocher est alors découvert en raison des travaux sur la toiture.

L’escalier situé dans une tourelle attenante à la façe sud est accessible depuis le nef.

On constate que cet escalier n’est pas défensif car il tourne vers la gauche.

Les escaliers défensifs tournent vers la droite : les assaillants doivent alors manier leur épée de la main gauche, et les défenseurs de la main droite, ce qui leur confère un avantage certain.



Fabien de SILVESTRE

Fabien de SILVESTRE

Webmestre à mes heures perdues (pas pour tout le monde !) Issu d'une famille qui a vécu un siècle au Corbier et a contribué à l'embellissement de Saint-Aubin au 19ème siècle.